Hanna Kokolo

à l'usine d'Entraygues (Thiers)

Compagnonnage

de mai
à octobre 2024

L'artiste Hanna Kokolo est accueillie en compagnonnage au Creux de l’Enfer de mai à octobre 2024. Pour mener ses recherches artistiques, un atelier a été installé temporairement à la Matrice d’Entraygues, lieu d’expérimentation artistique de l’artiste Olivier Agid, dans une usine voisine de celle du Creux de l'Enfer.

Au cours de ce compagnonnage, Hanna Kokolo découvre le fonctionnement du centre d'art, rencontre les acteurs artistiques locaux et se consacre à la création d'une fiction autour du lieu qu'elle occupe, intitulée "Les Désirantes de la Matrice d'Entraygues". Dans son œuvre, elle réinvente une temporalité pour se libérer du passé, et bouscule l’histoire. À travers la performance, la céramique, la peinture ou encore l’écriture, Hanna Kokolo s’imprègne de récits souvent personnels, en lien avec sa double culture française et congolaise, et dans une démarche résolument féministe.

Partant du passé industriel de la ville de Thiers marqué par un fort ancrage syndicaliste, l'artiste imagine une histoire centrée sur l'émergence du premier syndicat de femmes noires en France à Thiers, dans la Matrice d’Entraygues. Un curieux personnage leur aurait mis ce lieu à disposition pour pouvoir se réunir, l’usine dans laquelle il aurait travaillé toute sa vie et dont il aurait racheté les murs grâce à ses économies pour mettre fin à l’asservissement dont il aurait été victime.

Pour donner vie à cette fiction qui s’alimente de jour en jour de diverses rencontres effectuées dans la ville de Thiers, Hanna écrit et dessine dans son carnet. Par la suite, et grâce à différents médiums, elle créé petit à petit une installation autour de cloches, symboles d’assujettissement des ouvriers et ouvrières. Préférant la céramique au fer forgé, l’artiste confère à ces cloches une fragilité nouvelle, qui entre en écho avec la vulnérabilité du corps des travailleurs et travailleuses. Se projetant dans une scénographie, elle fabrique également des dalles en ciment coloré, dont la proximité formelle avec des dalles funéraires fait référence à la mort du monde ouvrier. Elle réalise également des peintures sur bois, dont les formes géométriques en nuances de gris évoquent le travail régulier et aliénant du travail à la chaîne.

En parallèle, elle créé des silhouettes féminines en bois, tantôt penchées, tantôt relevées, dont les postures évoquent le désir, la victoire ou encore la tristesse et le repli sur soi. Des attitudes féminines souvent rejetées ou invisibilisées par la société, et qui jalonnent une performance vidéo intitulée Mécanique des fluides où l’artiste se met en scène, révélant la dualité du corps en mouvement, entre force physique et sensualité.


Une restitution publique du travail effectué à Thiers par Hanna Kokolo est prévue le jeudi 24 octobre à partir de 19h, à l'occasion du vernissage des expositions Kino Volcano de Marie Losier et Les Hauts de Turnepenche de Arlt.

Suivez l'artiste sur Instagram : https://www.instagram.com/hannakokolo/

Le compagnonnage de l'artiste Hanna Kokolo avec le centre d'art contemporain Le Creux de l'Enfer est soutenu par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre du soutien à la professionnalisation des jeunes artistes.